Économie verte, éradication de l’extrême pauvreté et développement durable en Haïti : Théories et évidences empiriques - Centre de Recherche en Economie et en Droit sur le Développement Insulaire [UR7_2] Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2020

Green Economy, Eradication of Extreme Poverty and Sustainable Development in Haiti: Theories and Empirical Evidence.

Economía verde, erradicación de la pobreza extrema y desarrollo sostenible en Haití: teorías y evidencia empírica.

Économie verte, éradication de l’extrême pauvreté et développement durable en Haïti : Théories et évidences empiriques

Résumé

For more than a quarter of a century, political, economic and socio-environmental problems have weighed heavily on the quality of life and well-being of citizens living below the poverty line in low-income and food-deficit countries (LDCs) in HAITI. At the same time, not only population growth is weakening the management and exploitation of natural resources, but the leaders of these countries are unable to meet the growing demand for basic goods and services. In addition, the effects of climate change have continued to degrade the quality of life of citizens. As Kamdem (2012: 139-162) points out until now LDCs face several major challenges: (i) Control the depletion of natural resources; (ii) Combat food shortages and extreme poverty; (iii) Achieve the sustainable development goals; (iv) finance economic activities conducive to sustainable growth. However, major economic development debates do not propose adequate strategies to address these challenges. Various studies address the green economy as a way of improving the quality of life of citizens while ensuring that the quality of the environment (Jacobs, 2012; UNEP, 2012; OECD); (2011, 2012), World Bank, 2012b; UNEP (2011, 2012); Moore et al. (2012) and in particular the works of Barbier (2011); Greffet et al. (2012) ; Carfi and Schilira (2012), Cai et al. (2011); Sterner and Damon (2011). Concerning particular Haiti, the observers note that the environmental situation is much more worrying than in other countries of the Caribbean region. A study on the eradication of pauperism and the implementation of an economic policy aimed at the sustainable development of LDCs, and specifically that of Haiti, is therefore required in an increasingly degraded socio- economic context. This thesis thus attempts to complete the reflection on the role that the transition to a green economy can play in the implementation of strategies aimed at the eradication of extreme poverty and the promotion of sustainable development in Haiti. This thesis is therefore part of the perspective of the opportunities presented by the transition to a green economy not only to help Haiti as a LDCs to emerge from extreme poverty, but also to build a model of sustainable development. "How can the transition to a green economy promote the eradication of extreme poverty and lead Haiti towards sustainable development?" To analyze and respond to this thesis, we have developed a methodology that rests on two pillars. The first pillar is a survey of 361 individuals on four (4) departments in Haiti, whose main purpose is to generate data to carry out the study. The second pillar is based on an econometric model, precisely a system of simultaneous equations, estimated by the method of the three-stage least squares (3SLS) to show theoretically and empirically (quantitatively) the link between the green economy, the eradication of extreme poverty and sustainable development. Based on the estimates of the selected econometric model, we were able to show a strong correlation, if not causal relationship, between the transition to a green economy, eradication of extreme poverty and sustainable development. In fact, the estimates of the “transition to a Green Economy (TEV)” equation show that the “eradication of extreme poverty (EPE)” has no significant effect on the transition to a green economy. On the other hand, exogenous variables (green job creation (CEV) and environmental regulatory framework (CRE)) have a positive and significant effect on the transition to a green economy. Concerning the second equation, the estimation results indicate a positive and significant impact of the transition to a green economy on the eradication of extreme poverty (EPE); this is also the case for exogenous variables (good governance (BG) and adaptation to climate change (ACC). For Sustainable Development (DDH) equation, the estimation results show that the transition to a green economy and the eradication of extreme poverty have a positive and significant effect on the implementation of the sustainable development process on the territory. The exogenous variable (awareness of political and economic actors (SAPE) also has a positive and significant impact on the DDH. In general, descriptive statistical analyses and econometric model estimation results have confirmed that the transition to a green economy would be the main determinant not only for eradicating extreme poverty, but also for achieving sustainable development in Haiti. These results have policy implications. Leaders need to better support the poor so that they limit their environmental impacts in the face of climate change. The adoption of the green economy would be the best way to strengthen citizens' resilience to natural disasters.The sectors of agriculture, tourism, renewable energy, forestry, buildings and transportation would be the best sources of opportunity for Haiti's sustainable economic development.
Depuis plus de très nombreuses décennies les problèmes politico-économiques et socio-environnementaux pèsent lourdement sur la qualité de vie et le bien-être des citoyens vivant en dessous du seuil de pauvreté en Haïti. Parallèlement, non seulement la croissance démographique fragilise la gestion et l’exploitation des ressources naturelles, mais les dirigeants du pays sont dans l’incapacité de répondre à l’accroissement des demandes de biens et de services de base. En outre, les effets du changement climatique n’ont pas cessé de dégrader la qualité de vie des citoyens. Comme le souligne M. S Kamdem (2012 : 139-162) jusqu’à présent les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) sont confrontés à plusieurs grands défis : Contrôler l’épuisement des ressources naturelles ; Lutter contre la carence alimentaire et la pauvreté extrême ; Atteindre les objectifs du développement durable ; Financer les activités économiques favorables à une croissance durable. Pour autant, ils ne trouvent guère de stratégies adaptées sur le développement économique. Notre survol de la littérature nous amène à constater un manque notable de travaux empiriques sur la transition vers une économie verte dans le cadre de l’éradication de l’extrême pauvreté et la mise en œuvre d’une politique économique visant le développement durable des PFRDV, plus particulièrement celui d’Haïti. Les observations montrent que la situation environnementale est beaucoup plus préoccupante en Haïti que dans les autres pays de la région caribéenne. En fait, les principaux débats sur le développement économique ignorent l’économie verte comme étant un moyen pour les acteurs d’éradiquer la pauvreté extrême et d’atteindre le développement durable. Différents travaux abordent la question de l’économie verte comme facteur d’amélioration de la qualité de vie des citoyens tout en préservant leur environnement (Jacobs, 2012; PNUE, 2012 ; OCDE (2011, 2012), Banque Mondiale, 2012b ; UNEP (2011, 2012) ; Moore et al. (2012) et plus particulièrement les travaux de Barbier (2011) ; Greffet et al. (2012) ; Carfi et Schiliró (2012), Cai et al (2011) ; Sterner et Damon (2011). S’agissant particulièrement d’Haïti, les observateurs notent que la situation environnementale y est beaucoup plus préoccupante que dans les autres pays de la région caribéenne. Une étude sur l’éradication du paupérisme et la mise en œuvre d’une politique économique visant le développement durable des PFRDV, et spécifiquement celui d’Haïti s’impose donc dans un contexte socio-économique de plus en plus dégradé. Cette thèse tente-t-elle ainsi de compléter la réflexion sur le rôle que peut jouer la transition vers une économie verte dans la mise en place des stratégies visant l’éradication de la pauvreté extrême et la promotion du développement durable en Haïti. Le présent travail de recherche s’inscrit donc dans la perspective des opportunités que présente la transition vers une économie verte non seulement pour aider Haïti en tant que PFRDV à sortir de l’extrême pauvreté, mais aussi pour y construire un modèle de développement durable. « En quoi la transition vers une économie verte peut-elle favoriser l'éradication de la pauvreté extrême et entraîner Haïti vers le développement durable ? ». Pour analyser et répondre à cette problématique, nous avons développé une méthodologie qui repose sur deux piliers : Le premier est une enquête réalisée auprès d’un échantillon de 430 individus sur 4 départements en Haïti. Cette enquête de terrain a permis de pallier les déficits de collectes de données socioéconomiques permettant de conduire cette étude dans une perspective de développement durable. Le second pilier utilise un modèle économétrique, précisément un système d’équations simultanées, estimé par la méthode des triples moindres carrés, pour montrer théoriquement et empiriquement (quantitativement) le lien qui existe entre l’économie verte, l’éradication de la pauvreté extrême et le développement durable. Sur la base des estimations du modèle économétrique qui a été retenu, nous sommes parvenus à montrer l’existence d’une forte corrélation, entre la transition vers une économie verte, l’éradication de la pauvreté extrême et le développement durable. Les résultats d’estimation de l’équation de la « transition vers une économie verte (TEV) » montrent que l’éradication de la pauvreté extrême (EPE) n’a pas d’effet significatif sur la transition vers une économie verte. Par contre, les variables « création emplois verts (CEV) » et « cadre réglementaire environnemental (CRE) » ont un effet positif et significatif sur la transition vers une économie verte. En ce qui concerne la seconde équation, les résultats d’estimation indiquent un impact positif et significatif de la transition vers une économie verte sur l’éradication de la pauvreté extrême (EPE); il en est de même pour les variables exogènes (bonne gouvernance (BG) et l’adaptation au changement climatique (ACC). Pour le développement durable d’Haïti (DDH), les résultats d’estimation de l’équation montrent que la transition vers une économie verte et l’éradication de la pauvreté extrême ont un effet positif et significatif sur la mise en œuvre du processus de développement durable sur le territoire. La variable exogène sensibilisation des acteurs politiques et économiques (SAPE) a aussi un impact positif et significatif sur le DDH. D’une manière générale, les analyses statistiques descriptives et les résultats d’estimation du modèle économétrique nous ont permis de confirmer que la transition vers une économie verte serait le principal déterminant non seulement pour aboutir à l’éradication de la pauvreté extrême, mais aussi pour atteindre le développement durable en Haïti. Ces résultats ont des impacts en termes de politiques économiques. Il y a lieu de noter que les dirigeants doivent mieux accompagner les pauvres afin que ces derniers limitent leurs impacts environnementaux face aux changements climatiques. Il nous semble aussi que l’adoption de l’économie verte serait la meilleure façon de renforcer la résilience des citoyens face aux catastrophes naturelles. Remarquablement, les secteurs de l’agriculture, du tourisme, les énergies renouvelables, la foresterie, les bâtiments et le transport seraient les meilleures sources d’opportunité pour le développement économique durable d’Haïti.
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Philippe Simon. Économie verte, éradication de l’extrême pauvreté et développement durable en Haïti : Théories et évidences empiriques. Économie et finance quantitative [q-fin]. Université des Antilles, 2020. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-03939258⟩
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