Faire valoir : le marché comme instrument de l'action collective. Le cas des vins à qualité environnementale
Résumé
Convaincus qu'il fallait rendre la culture de la vigne plus respectueuse del'environnement, des producteurs ont peiné à faire reconnaître leur souci du bien-être collectifen demandant la reconnaissance d'un label " bio " pour le vin. La signalisation partielle quileur a été concédée " vin provenant de raisins issus de l'agriculture biologique " se retrouveaujourd'hui au milieu de multiples labels, certificats et étiquetages prônant chacun uneinterprétation particulière de la notion d'environnement et la dénonciation des initiativesalternatives.Pour tenter d'ordonner cette prolifération, une lourde enquête de terrain a été menéeauprès de plus de 250 acteurs du marché, producteurs, buveurs, journalistes, administrateurs,etc.S'accusant mutuellement de duplicité, les différentes qualifications environnementales desvins cohabitent de manière très conflictuelle. L'appui pragmatique sur les différents moyensde saisir, qualifier et désigner la qualité environnementale permet d'éviter de réduire lesinitiatives à des stratégies intéressées, de décrire comment un dispositif juridique audemeurant assez simple (un ensemble d'étiquettes) cadre la circulation marchande complexeet très diversifiée des vins à préoccupation environnementale, et finalement de recomposer lesnotions d'information et de transparence.L'analyse détaillée des controverses, des points de débat, des solutions techniques et desfaçons de présenter les diverses pratiques affichant leur souci de l'environnement débouchesur une possible caractérisation de l'efficacité très inégale des mesures, des qualifications etdes normes, mises en regard de leur capacité à conforter ou non la constitution de filièrescohérentes (même minoritaires) allant des producteurs aux consommateurs, et à assurer unepossible valorisation commerciale des vins de qualité environnementale.