L’injonction de sécurité comme dispositif organisationnel: le cas d’un atelier de retraitement de combustibles nucléaires
Résumé
Cette contribution propose d’analyser l’injonction de sécurité à la lumière du quotidien d’un atelier de retraitement de combustibles nucléaires usés. Nous soutenons que cette communication en vue de l’action entraînant une perte d’autonomie est le concept premier auquel les organisations à risques ont recours pour créer de la sécurité. Ainsi, nous nous demanderons comment l’organisation de l’action par l’injonction de sécurité pourrait prendre en compte des éléments tirés du rapport d’une organisation à son environnement. Tout d’abord, nous nous attellerons à définir théoriquement le mécanisme de l’injonction de sécurité ainsi que ses deux types qui sont le flux et l’instrumentalisation. Pour éprouver ces éléments de définition, nous confronterons les sciences de gestion aux éléments caractérisant le mécanisme de l’injonction à savoir une théorie de l’émission (Gond & Mercier, 2005 ; Bonnafous-Boucher & Pesqueux, 2006), une théorie de la réception et de l'internalisation (Simon, 1947 ; March & Simon, 1958) et une théorie de l’action (Marchais-Roubelat, 2012) à travers le cas exemplaire (Kracauer, 2012) d’un atelier de cisaillage-dissolution. Ce cheminement nous conduira à constater les difficultés de saisie du réel des sciences de gestion, difficultés auxquelles nous apporterons quelques éléments de réponse à travers l’analyse de la construction d’une gestion de la sécurité par l’injonction.
Domaines
Gestion des risques et des crises
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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